Qu’est ce que le BFR ?

BFR, signifie « restriction du flux sanguin », il s’agit d’une méthode de renforcement. Le principe est simple, l’appareil limite le flux sanguin artériel et veineux, et entraîne une accumulation de sang, ce qui augmente les effets liés au stress métabolique produit par l’exercice. L’entraînement avec le BFR créé une ischémie et une hypoxie locales, soit un stimulus métabolique fort. Cela provoque une fatigue musculaire et une accumulation de métabolites dans le sang. Le but est de créer une diminution de l’apport d’oxygène dans le muscle et de recréer conditions de fatigue musculaire qui déclenche une synthèse de protéine qui va faciliter la réparation musculaire et augmenter la force sans endommager les tissus. Dans la pratique, il s’agit d’un entraînement en résistance à faible intensité (10-30 % 1RM) avec une enveloppe placée sur une partie des membres inférieurs ou supérieurs qui va exercer une pression supplémentaire.

Grâce à cette technique d’aide au renforcement musculaire, il serait possible de s’entraîner en utilisant des charges légères, soit 20 à 30 % de la résistance maximale (RM) que l’on peux déplacer sur un mouvement, tout en obtenant des gains importants en termes de force et d’hypertrophie. En effet, l’entraînement musculaire à des intensités comprises entre 20 et 30 % de la 1RM, en combinaison avec le BFR, a montré des effets similaires à l’entrainement à 70 % de la 1RM sans BFR, en ce qui concerne l’hypertrophie musculaire. Attention cela n’équivaut pas dans la globalité à un entrainement à charge lourde.

En résumé, un exercice physique de faible intensité couplé au BFR peut être utilisé pour recréer les effets bénéfiques d’un entraînement de haute intensité. Ainsi des phases comme la rééducation, la réathlétisation ou l’entraînement sportif peuvent être effectuées de manière efficace et sans risque.

Les intérêts du BFR en kinésithérapie

Nous, les kinésithérapeutes, nous savons que certaines pathologies engendrent des déficits qui sont parfois difficiles à éviter. Par exemple suite à une opération, une période d’inactivité, ou la présence de douleur, l’atrophie musculaire s’installe à un rythme alarmant, pouvant déboucher sur une perte de masse musculaire allant jusqu’à 4 % par jour. Donc, l’entraînement avec charge légère + BFR semble intéressant en rééducation d’un point de vue musculaire. De nombreuses études menées sur le BFR au cours des dernières années ont montré que cette méthode améliore non seulement la masse et la force musculaire des individus sains, mais qu’elle offre aussi des bénéfices aux patients après une chirurgie orthopédique et en cas de troubles musculo-squelettiques.

Ce qui est intéressant avec cette technique, c’est qu’elle peut être bénéfique tout au long du continuum de soins. Utilisé avant une opération, immédiatement après, pendant les différentes phases de récupération, et même après la réathlétisation, dans un but de performance et de récupération, le BFR est pertinent ! Il est important de noter que le BFR potentialise ce que nous faisons en tant que kinésithérapeute, et ne fait qu’augmenter les résultats et les bénéfices de nos exercices, et ce n’est donc pas un produit miracle.

En revanche, il est primordial de développer une approche individualisée (comme dans toutes les thérapies physiques) pour optimiser les bénéfices et minimiser les risques pour les patients sur qui on l’utilise.